A goûter

« American housewife », Helen Ellis : nouvelles et autres curiosités

Insolite recueil de nouvelles que American housewife : la femme ainsi nommée y est souvent anonyme et protéiforme. Souvent écrivaine, régulièrement entourée de chats (quelque peu inquiétant). Absolument polie et policée, mais redoutablement inquiétante derrière ce masque de bienséance. L’art de la chute y est donc savamment consommé.

En effet, l’american housewife n’a rien de désespéré : chaque nouvelle y croque le portrait d’une femme qui fomente un projet bien défini. Stratégique, déterminée, machiavélique. Tantôt la victoire à un jeu de télé-réalité, tantôt l’aboutissement d’un roman dont l’écriture se révèle laborieuse. Le tout ponctué de règles essentielles pour répondre aux codes d’une certaine bourgeoisie très WASP.

On le devine, le vernis craquèle de toute part. Mais le sourire reste de mise, forcément. On est une lady ou on ne l’est pas, question de genre.

En toute franchise, j’ai eu du mal à accrocher. Certaines nouvelles m’ont plu par leur ton incisif et l’ironie sociale mordante, tandis que d’autres m’ont laissée franchement indifférente par leur étrangeté. Ça se lit, disons-le, mais accordons-nous le droit d’avoir un regard distancié, au final semblable au détachement assez impressionnant de ces housewives passablement désincarnées qui cultivent un art de vivre (d-)étonnant.


American housewife, Helen ELLIS, traduit de l’anglais (États-Unis) par Sophie Brissaud, éditions de LA MARTINIERE, 2016, 206 pages, 18 €.

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