
Tricia et Ethan viennent de convoler en justes noces il y a à peine un an, après une brève romance qui n’a guère laissé de doutes quant à l’évidence de leur amour. Les tourtereaux sont à présent en quête d’un nid suffisamment grand pour accueillir leur envie de fonder une famille.
L’occasion leur est donnée de découvrir une superbe bâtisse à vendre. Loin de la ville, totalement enclavée dans un écrin de verdure et sise à 3 kilomètres de la plus proche habitation, la maison semble cocher toutes leurs exigences. Mais lorsque le couple arrive pour la visiter, les conditions ne sont pas du tout engageantes : une tempête de neige achève de couper la circulation. Nul retour en arrière possible. Or, point de trace de l’agente immobilière sur place. Plus étrange : une lampe allumée à l’étage lors de leur arrivée qui s’éteint aussitôt, un frigidaire plein et un verre d’eau fraîche posé sur l’évier. Tricia et Ethan retournent la maison, à la recherche d’un intrus. Après tout, le cadre peut sembler glaçant : une immense maison (a priori) vide de tout occupant, un réseau téléphonique coupé et, surtout, l’histoire de son occupante, qui plane tel un fantôme dans toutes les pièces de la maison.
En effet, trois ans plutôt, c’était le Dr Adrienne Hale, psychiatre de renom, qui vivait seule dans cette grande demeure. Elle y recevait ses patients, y écrivait ses best-sellers. Mais un jour, elle a disparu et personne ne l’a jamais retrouvée. Son petit ami de l’époque, Luke, fut accusé. Mais rien ne put corroborer ses protestations d’innocence.
Tricia ne peut s’empêcher de se sentir elle-même hantée par la présence diffuse de la psy. Un tableau obsédant au-dessus de la cheminée, des vêtements encore imprégnés de son parfum, un bureau comme abandonné au beau milieu d’une consultation… Pour elle, c’est clair : elle ne vivra jamais dans cet endroit. Le problème, c’est qu’Ethan est sous le charme et visualise totalement leur vie dans cet écrin.
« Ethan semble satisfait. Mais pas moi. Il se passe quelque chose dans cette maison. J’en suis sûre, même s’il ne me croit pas. » (p.120)
Le couple se voit contraint de passer la nuit dans l’immense maison. Le début de la fin ? On le devine, le suspens démarre très rapidement, de découvertes angoissantes en mystères oppressants. L’alternance des voix narratives, entre celle de Tricia maintenant et Adrienne trois ans auparavant, cultive les dissonances et nous tient, bien évidemment, en haleine. Disons-le, on fait fausse route quant aux hypothèses : les mensonges et les zones d’ombre, cultivés à l’excès, et les rebondissements autres jouent avec nos nerfs.
« Je crois que tout être humain est capable de faire des choses terribles si on le pousse à bout. » (p.220)
Le récit est redoutablement bien troussé et se lit en apnée : le dénouement n’est aucunement celui auquel on s’attendait, signe du talent narratif de l’écrivaine.
La psy, Freida McFADDEN, traduit de l’anglais par Karine Forestier, éditions CITY, 2024, 347 pages, 21.50€.

Oh là là ! Beaucoup de suspens et j’adore 😉 et si on ne peut pas deviner la fin, alors c’est top ! Merci pour ton analyse 👍
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Un page-turner en diable !!! 😉 Bonne lecture !
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