
La famille Merritt a accepté d’accueillir le temps d’une année scolaire Tanya, une jeune étudiante anglaise. Nathalie, la mère de famille, accueille à bras ouverts l’adolescente dont le visage et les goûts ressemblent à s’y méprendre à ceux d’Anabel, la première fille chérie morte accidentellement deux ans plus tôt. Paige et Will, les deux autres enfants, développent par contre à l’égard de la nouvelle venue une antipathie grandissante : Paige surtout, car elle perçoit que nombre de faits sonnent faux. Pour elle, Tanya n’est pas celle qu’elle prétend être.
Sauf que Nathalie et son époux Matt sont aveugles : Tanya les charme, et la mère de famille se prend à considérer l’étudiante comme sa propre fille. Les signaux envoyés par leurs enfants et l’animosité grandissante entre Paige et sa camarade de classe ne sont d’aucun poids : Tanya s’accapare doucement mais sûrement ses riches hôtes.
« Je veux être… comme un membre de votre famille pendant que je suis ici. L’invitée modèle. » (p.29)
Comment démasquer l’usurpatrice, puisque c’est ainsi que Paige considère la nouvelle venue ? Comment faire entendre raison à une mère qui noie son spleen (et son argent) dans son verre de vin blanc quotidien et ses activités de bienfaisance ? Paige n’aura qu’un seul objectif : déloger l’indésirable étudiante.
« Et maintenant, au moins, j’avais la preuve que cette fille était une fichue menteuse et une voleuse. Mais surtout, j’avais l’intuition qu’elle cachait quelque chose. » (p.161)
Disons-le de suite : on a là le genre de roman qui pourrait être adapté sans aucun problème en téléfilm de l’après-midi de TF1. Machiavélisme et manipulation sur deux lignes générationnelles, auxquels on peut ajouter une crise de couple mettant en péril un confort de vie tout sauf réaliste et des strates de secrets qui jonglent avec viol, abandon et meurtre…
« Si ça arrivait, je tirerais ma révérence. Le spectacle, le mensonge serait terminé. Le rideau ne tomberait pas, il s’effondrerait. Et resterait tiré pour toujours. » (p.197)
Les clichés s’enchaînent, suffisamment éloignés les uns des autres dans l’économie narrative pour poursuivre notre lecture, mais trop « énormes » pour accorder une véritable crédibilité au propos. En d’autres termes, on a là un thriller domestique sans prétention, pas désagréable à lire non plus, mais au souvenir quelque peu périssable.
« Dysfonctionnelle. Voilà ce qu’était notre famille. » (p.207)
Une invitée particulière, Nelle LAMARR, éditions J’AI LU, 2025 pour la version poche, 446 pages, 8.60€.

Je tenterai de le lire en version audio, ce genre d’histoire se prêtant bien à ce format.
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Ah oui, bonne idée !😉
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