A dévorer !

« Le boyfriend », Freida McFadden : et s’il t’aime, prends garde à toi…

Petit plaisir coupable assumé pour les vacances de Noël : j’ai succombé, presque sans honte aucune (et ce malgré une critique du « Masque et la Plume » qui a dézingué de façon prévisible le récit), au dernier roman de la prolifique et mystérieuse Freida McFadden.

Et sans mentir, on passe un bon moment de lecture, sans prétention littéraire certes, mais avec le plaisir d’être tenue en haleine sur presque 400 pages. Pourquoi renier ce plaisir, aussi modeste l’objet livresque soit-il ?

On retrouve avec Le boyfriend les ingrédients sources de l’efficacité de l’écrivaine américaine : deux fils narratifs correspondant aux deux personnages principaux, en l’occurrence le jeune Tom lors de ses années lycée (coucou les joies et la timidité de l’initiation amoureuse et la honte d’appartenir à une famille dysfonctionnelle) et Sydney, comptable new-yorkaise désespérée de cumuler des dates catastrophiques. Ces deux récits se déroulent parallèlement, sans que nous voyions de liens directs entre deux temporalités complètement opposées.

Et pourtant… l’appétence du jeune Tom pour l’anatomie et l’hémoglobine pourrait-elle trouver un écho actualisé lorsque Bonnie, l’une des meilleures amies de Sydney, est retrouvée chez elle, morte dans un bain de sang et affreusement mutilée ? Tout en sachant qu’elle venait de rompre avec… un mystérieux médecin ?

« Car la vérité, c’est que je ne suis pas un mec bien. […] Cette histoire va mal finir, pour elle comme pour moi. » (p.337)

Lorsque Sydney fait à son tour la connaissance du merveilleux Tom, archétype absolu du gendre idéal, elle ignore tout du faisceau d’indices que nous avons nous, lecteurs, en main. Suspect idéal d’un côté, homme rêvé de l’autre : la dichotomie trouvera-t-elle une résolution heureuse ?

« Quelle rencontre rocambolesque, digne d’une comédie romantique ! Je m’imagine déjà raconter l’histoire à nos enfants. « L’autre con essayait de m’embrasser et c’est comme ça que j’ai rencontré votre père. » (p.24)

« En fait, il me semble plutôt parfait, c’en est presque agaçant. Il est beau, visiblement très intelligent, charmant et, en plus, il est médecin. Forcément, j’éprouve une légère aversion à l’idée de sortir avec un médecin depuis ce qui est arrivé à Bonnie, bien que je sois à présent convaincue que ce type lui avait menti sur sa profession comme sur tout le reste. » (p.167)

Le twist inattendu, toujours aussi inventif, nous cueille à l’acmé de la tension narrative du récit. Nous retenons notre souffle, tant à la perspective des potentialités non envisagées que Freida McFadden, malicieuse en diable, nous dévoile, que par l’inventivité fictionnelle peut-être discutable mais absolument appréciable du retournement de situation.

« Je ne sais pas quoi faire. Je suis en train de sérieusement tomber amoureuse de Tom, et en même temps, le nombre de signaux d’alarme a atteint un seuil presque inacceptable. » (p.265)

« La vérité était-elle sous mes yeux depuis le début ? » (p.313)

Un roman peut-être pas mémorable mais, tant que le plaisir est là, pourquoi se priver de le bouder ?

Allez, sur ce, je file découvrir au cinéma l’adaptation de La Femme de ménage ! Il sera dit que mon 24 décembre serait celui de Freida McFadden 😉 !


Le boyfriend, Freida McFADDEN, traduit de l’anglais par Karine Xaragai, éditions CITY, 2025, 394 pages, 22€.

1 réflexion au sujet de “« Le boyfriend », Freida McFadden : et s’il t’aime, prends garde à toi…”

  1. Justement, je suis en train d’en lire un des Freida McFadden, offert pour mon anniversaire.
    Bon cinéma alors, tu nous donneras ton avis…
    Joyeuses fêtes de Noël à toi et ta famille. 🎄🎅☃️😘

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