« Fuir le bonheur », Francine Burlaud : une question de choix

Élise rejoint le lieu du mariage de sa sœur, la pétillante Myriana, auprès de laquelle elle va jouer le rôle de témoin. Une perspective festive sans doute bienvenue, même si sa sœur multiplie caprices et exigences de princesse, alors qu’Élise est en plein divorce. Mais elle devra faire attention : le futur marié, Victor, est un ancien flirt. Sa sœur n’en sait rien, et c’est mieux ainsi.

Sur le chemin, Élise prend en autostop un futur soldat. Puis, arrivée dans le trou perdu idyllique choisi par Myriana, elle retrouve proches et amis de la famille. C’est alors l’occasion de digressions narratives et / ou descriptives autour de cette galerie de personnages hétéroclites. Un point commun les relie : avoir été confronté à un choix, dans leur chemin de vie, scellant une joie future ou un malheur possible. Tergiversations, doutes : le présent peut-il retrouver la saveur du passé ? Et le futur peut-il se parer de l’aura d’un passé patiné ?

« Une façon de dire merde à la vie qui exige, qui dévore, par bouts, par petits bouts. Rien d’important, rien de grave, rien qui vaille des remords. » (p.89)

Francine Burlaud questionne le temps : a-t-on le droit à une nouvelle chance avec ce que ce qui a été ou aurait pu être ? Dans son récit, qu’à bien des égards on pourrait qualifier de parabole, les petits riens de la vie sont mis en surbrillance et invitent les protagonistes à une relecture (ou une révision) de leur destinée.

« Une fois peut-être, peut-être sérieusement, il s’est demandé si, quelque part, ailleurs, dans une vie qui pourrait devenir la sienne, il n’y aurait pas autre chose que cette vie en attente. La fuite, possible, alors ? » (p.120-121)

Beau, poétique, efficace.

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Fuir le bonheur, Francine BURLAUD, éditions Slatkine & Cie, 2020, 204 pages, 15€.