Ne vous fiez pas au nom de l’auteur : Liz Blackrock n’a rien d’un patronyme américain puisque l’auteur est français. Avec une plume qui ne démérite pas (mais sans crier au génie non plus), elle reprend les codes de la chick-lit pour mieux narrer le passage obligé de toute future mariée : son enterrement de vie de jeune fille. Le ton est donné : EVJF s’annonce être un récit girly à souhait.
Avant de revenir sur le livre, je tiens à dire que la chick-lit est loin d’être mon genre de prédilection. Loin de là. Au mieux, une pause rapide (surtout rapide) et rafraîchissante. Mignonnette. Nous n’irons pas plus loin dans les qualificatifs mélioratifs : il ne faut pas exagérer non plus. Pourquoi avoir lu ce roman me demanderez-vous ? Tout simplement parce que le titre est accrocheur : j’ai été de celles conviées à des EVJF ; j’ai été celle à qui on a organisé un EVJF. Alors forcément, l’avoir doublement vécu donne envie d’en lire la version romancée.
Amandine, jeune et jolie institutrice, doit se marier avec le beau Thomas, issu d’une famille aristocrate. Déjà quelque peu angoissée d’entrer dans ce milieu dont elle ne maîtrise pas les codes, Amandine doit gérer le weekend surprise EVJF organisé par ses trois plus proches amies, sa sœur et sa glaçante belle-sœur. Cependant, alors que le programme organisé s’annonce alléchant et festif à souhait, quelques fausses notes se glissent progressivement. La discordance va grandissant, jusqu’à la révélation finale. Le groupe sortira-t-il indemne de cet EVJF ?
Nous suivons la progression du weekend avec une certaine frénésie, dans la mesure où les révélations s’enchaînent et les désaccords grandissent. Cependant, quel dommage que de retrouver les éternels poncifs de la chick-lit :
- les amies d’Amandine, forcément stéréotypées : la peste, la bonne copine, l’intello coincée-qui-se-décoincera-peut-être, le glaçon…
- les hommes, forcément hyper musclés, hyper beaux, avec des yeux bleus à se noyer dedans
- secrets et jalousie entre filles, forcément
Par conséquent, l’aspect très prévisible de l’intrigue plaira aux amatrices du genre. Je ne renie en aucune manière le plaisir que j’ai eu à suivre le déroulement de cet EVJF qui, je le souligne, tente de temps à autre – et avec succès – quelques trouvailles originales. Un moment de lecture léger que je ne regrette pas mais un genre dans lequel je ne me complais aucunement.
EVJF est un récit à lire pour toute future mariée (que cette dernière soit bien sûre du choix de ses témoins !) et pour toute demoiselle d’honneur investie de la mission d’organiser un EVJF !
EVJF, Liz Blackrock, éd. Denoël, collection Hildegarde, 2018, 282 pages, 17.50€.
Roman gracieusement envoyé par le service presse des éditions Denoël.