Vince est un ado de seize ans plutôt bien dans ses baskets et parfaitement au clair avec son homosexualité. Gare à ceux qui s’avisent de l’insulter ou de le provoquer à cause de son attirance pour les garçons : Vince est du genre à jouer des poings pour revendiquer son droit à la différence.
« Je suis gay parce que je suis moi, je suis gay parce que je suis Vince. » (p.28)
Il peut heureusement compter sur la bienveillance de sa mère, sur celle de ses plus proches amis, en particulier son meilleur ami depuis l’âge de quatre ans, Octave, et la sympathique Rokia. Tous sont solidaires de sa quête du grand amour.
Sauf que celui-ci, pour l’instant, Vince le fantasme en la personne d’Olivier Saxon, acteur porno américain, ou de captures visuelles dans le métro de jeunes hommes à son goût, dont il consigne « la rencontre » dans son carnet des « garçons volés ».
« Chaque fois que je vois un garçon qui me plaît, j’écris un truc dans mon carnet : à quoi il ressemblait, si on s’est regardés, etc. Une sorte de collection, quoi. » (p.78)
Autant d’instants fugitifs que la confrontation avec le réel réduit à néant : Vince peine à trouver son bonheur autour de lui.
Mais, quand enfin l’amour se décide enfin à entrer dans sa vie, ce n’est pas du tout avec le garçon auquel il aurait pu penser, ni dans les circonstances qu’il aurait pu imaginer. A défaut d’une apparition flaubertienne, une révélation.
Vince vit alors son premier grand amour, fusionnel, entier, dévoué, exclusif, incandescent. Las… Si haute est l’ascension émotionnelle que la chute, prévisible ou non, s’annonce forcément terrible.
« Ne tombe surtout pas amoureux de lui : ce ne sera jamais une histoire d’amour ! » (p.230)
Romance est le récit, rondement mené, du premier amour adolescent. Arnaud Cathrine montre qu’importe l’orientation sexuelle, la recherche de l’Autre est universelle. Chronique d’une expérience, tant physique que psychologique, le premier amour fait figure de rite initiatique. Arnaud Cathrine nous plonge dans la psyché de cet adolescent résolument moderne, presque totalement décomplexé, hautement sympathique et absolument touchant.
« C’est toujours lui qui tranche, je passe ma vie à attendre qu’il décide de mon sort, de ma place dans son quotidien. » (p.239)
Ce roman est une invitation à aimer, à se tromper, à douter, à se pardonner, et, finalement, à avancer, toujours.
Romance, Arnaud CATHRINE, éditions Robert Laffont, 2020, 299 pages, 16.50€.
La recherche de l’Autre est universelle quel que soit l’être humain… et les déceptions autant d’expériences qui nous apprennent à nous connaître et à vivre le mieux possible…🌞
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Absolument ! Et lorsque l’on passe par la figure de l’adolescent, c’est touchant !
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