A goûter

« Deux soeurs », un roman d’Elizabeth Harrower à découvrir

Intriguée par le titre Deux sœurs, qui présageait une histoire de famille comme je les aime, je me suis empressée d’attaquer la lecture du second roman de l’australienne Elizabeth Harrower, encensée par la critique pour Un certain monde.

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Laura et Clare sont deux soeurs qui ont le malheur, dès le début du roman, de perdre de leur père. C’en est fini des aspirations professionnelles médicales de Laura : leur mère les rappelle à elle. Seulement, le narcissisme et l’égocentrisme de cette dernière la conduit à exploiter ses deux filles : Laura et Clare gèrent toute la logistique domestique tandis que leur mère se prélasse, arguant une convalescence suite au décès de son époux.

Mais un jour, la mère de Laura et Clare trouve l’opportunité de repartir pour la Grande-Bretagne, où l’attend son frère. Afin de se débarrasser de ses filles, elle précipite le mariage proposé par Felix Shaw à Laura, patron de l’usine de boîtes dans laquelle elle a malgré elle atterri. Felix épouse Laura et prend Clare sous son aile, dans une seule et même maison.

Cependant, à la délicieuse conquête menée à force de cadeaux luxueux succède la triste réalité du quotidien : Felix est un tyran alcoolique qui torpille ses propres affaires en contractant des négociations douteuses avec plus fort que lui. De violents accès de rages et d’insidieuses humiliations terrassent Laura, qui ne devient plus que l’ombre d’elle-même. Quant à Clare, observatrice silencieuse mais non moins critique, la révolte sourd…

Fait nouveau, depuis qu’ils vivaient dans cette maison, Clare avait l’impression que les mots, les silences, les gestes et le manque de gestes, la présence et l’absence avaient tous fini par sembler plus significatifs qu’ils ne l’étaient en réalité, par avoir un autre sens que celui qu’ils étaient censés avoir. On croyait pincer la corde de do et entendre un si bémol, si bien que l’esprit recevait sans cesse de petits chocs désagréables, comme si un scientifique s’amusait avec une nouvelle machine. (p.91)

Deux sœurs est un roman agréable mais la fugacité de l’écriture, procédant régulièrement par « touches », tels les éclats de l’eau agitée de vagues, ne m’a pas permis de me laisser aller à la fluidité de la lecture. Il n’en demeure pas moins que ce récit est une référence à découvrir.

Deux sœurs, Elizabeth Harrower, éd. Rivages, 2012, 335 pages, 22.50 €.

 

 

 

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