A dévorer !

« Reine de beauté », Amy K. Green : pas joli joli, l’envers du décor…

A 13 ans, Jenny Kennedy a été retrouvée morte, violée et sauvagement amochée. Coup de tonnerre dans la tranquille bourgade de Wrenton. Il faut dire que Jenny avait tout pour elle : belle comme le jour, plutôt populaire, auréolée de la gloire de nombreux titres en tant que reine de beauté pendant des années, portée aux nues par sa mère et son père. Sa demi-sœur de plus de dix ans son aînée, Virginia, souffre dans l’ombre de l’aura aveuglante de sa cadette. Sans emploi, passablement dépressive depuis sa rupture avec son amant, en froid avec son père, Virginia garde difficilement la tête hors de l’eau.

« Les gens racontaient tellement de choses sur ses concours de beauté, sur son physique, sur son grand cœur. Quel potentiel !«  (p.10)

Sa demi-sœur de plus de dix ans son aînée, Virginia, souffre dans l’ombre de l’aura aveuglante de sa cadette. Sans emploi, passablement dépressive depuis sa rupture avec son amant, en froid avec son père, Virginia garde difficilement la tête hors de l’eau.

Pourtant, lorsque sa sœur est retrouvée assassinée, c’est sans se poser de questions que Virginia s’implique dans l’enquête. Il faut dire que le policier en charge de l’enquête n’est pas insensible à son charme…

« Je ne savais pas si je le faisais pour Jenny ou pour moi. Pour toutes les deux, peut-être. » (p.71)

Mais que le lecteur se rassure ! Point de mièvrerie dans ce récit où alternent les chapitres consacrés à Jenny quelques semaines avant son meurtre (narrés à la troisième personne, mais en se plaçant du point de vue de l’adolescente) et l’enquête menée par Virginia à la première personne. Les deux voix convergent vers la révélation, surprenante, inattendue et pour autant crédible.

« Tout le monde ne pouvait pas en avoir après elle. Certes, elle était unique, mais quand même pas à ce point. » (p.371)

Ce récit est remarquable car chaque personnage est perçu dans sa complexité, sa dualité, son ambiguïté : tous sont des êtres en rupture : rupture avec les codes, rupture avec la norme, rupture avec la société, rupture avec le système, rupture de couple… Sachant que tout point de rupture est progressivement identifié dans le roman, nos personnages peuvent-ils espérer une rédemption quelconque ?

« Je ne savais pas plus ce que je voulais, je ne savais plus quoi dire. Je ne savais pas comment je voulais que tout cela se termine. » (p.357)

Reine de beauté est un récit redoutable, diablement bien construit et tourné. Chers lecteurs, vous n’avez plus qu’à le lire !

« Et pourtant, nous en étions là. Et il n’était pas question de revenir en arrière. » (p.391)


Reine de beauté, Amy K. GREEN, traduit de l’américain par Sarah Tardy, éditions BELFOND, 2020, 412 pages, 19.90€.

Un immense merci aux éditions Belfond pour l’envoi gracieux de ce roman.

2 réflexions au sujet de “« Reine de beauté », Amy K. Green : pas joli joli, l’envers du décor…”

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