A dévorer !

« Jolies filles », Robert Bryndza : trop belles pour vivre ?

Jolies filles

Les cadavres de jeunes femmes atrocement mutilées sont découverts dans des bennes à ordures de la banlieue de Londres. Toutes semblent avoir été le malheureux « jouet » du même bourreau sadique : grandes et élancées, brunes, sans doute autrefois jolies, elles portent à présent sur le corps d’innombrables coupures, leur visage est méconnaissable car horriblement tuméfié et toutes ont l’artère fémorale sectionnée. L’inhumanité des sévices se double de l’abjection à jeter les cadavres à la poubelle comme de vulgaires détritus.

« Je ne dis pas qu’on a affaire à un tueur en série, mais il y a des signes qui ne trompent pas. Deux meurtres, à quatre mois d’intervalle. Et si ça se trouve, il y en a eu d’autres dont nous ne savons encore rien… » (p.172)

C’est donc le cœur au bord des lèvres que la lecture commence…

L’enquête va tomber entre les mains de l’inspectrice Erika Foster. Cette dernière a dû batailler pour l’obtenir, même une fois sur l’affaire, elle se jure de débusquer l’ignoble coupable capable de telles horreurs.

« Ce qu’il venait de faire était stupide, il le savait, mais ça valait le coup, juste pour voir sa tête. Les femmes étaient toutes des salopes, et il fallait les traiter comme telles. » (p.201)

Je n’en dirai pas plus, sinon que « Jolies filles » est un redoutable roman policier, plutôt bien ficelé. Nous découvrons à la moitié du roman qui est le coupable. Il nous reste la seconde moitié pour voir comment la poursuite va se dérouler et s’achever (en d’autres termes, à quel moment les itinéraires du meurtrier et de la police ne vont faire qu’un) et pourquoi un individu peut se livrer à de telles ignominies. La tension va crescendo, le rythme devient haletant et il n’y a pas de lieux communs à déplorer : je confirme que l’on a là un page-turner !

« Sa quête ne finissait jamais : pour lui, c’était une habitude, une addiction. » (p.260)

Enfin, je rajouterai deux choses. En premier lieu, lorsque j’ai découvert le personnage d’Erika Foster, j’ai compris qu’il était le fil conducteur des romans de Robert Bryndza (c’est le premier roman de l’auteur que je lis). Alors, j’ai eu peur que ce personnage ne soit qu’une copie d’une certaine Erica Falck, héroïne des romans addictifs de Camilla Lackberg : mêmes initiales, relation amoureuse avec un policier évoquée de manière alternative avec l’enquête… Heureusement, l’analogie, bien qu’évidente, reste mesurée. En second lieu, pourquoi avoir fait le choix de ne pas traduire les grades de la police anglaise ? Un parti pris motivé, certainement. Le lecteur se retrouve ainsi avec une « Detective Chief Inspector », une « Murder Investigation Team », une « Projects Team », un « Superintendent »… Certes, ces dénominations sont transparentes, mais une traduction aurait été, paradoxalement, moins artificielle.


Jolies filles, Robert BRYNDZA, traduit de l’anglais par Chloé Royer, éditions Belfond, collection Belfond Noir, 2020, 401 pages, 19.90€. Attention : parution décalée à janvier 2021.

Un grand merci aux éditions Belfond pour le gracieux envoi de ce roman que j’ai dévoré.

 

2 réflexions au sujet de “« Jolies filles », Robert Bryndza : trop belles pour vivre ?”

  1. Je vais l’ajouter à ma PAL qui s’allonge, même avec le confinement (on se prête aussi des bouquins entre amis)… J’apprécie les policiers scandinaves et anglais (je ne connaissais pas cet auteure), comme leurs séries policières ! Bon week-end confiné à toi ! 🙂

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